Découvrez le métier de Déborah, ébéniste au sein de l'Atelier des Rêves à Bellevigny qui nous prouve que les métiers n’ont pas de genres !
D'une formation tertiaire à un métier manuel
Durant ses années de lycée et universitaires, Déborah n’avait pas d’idée d’orientation spécifique. Après un Bac général Economique et Social, elle poursuit ses études en fac d’espagnol puis en fac d’art appliqué "Je ne savais pas trop vers quelle voie m'orienter, explique Déborah. Tout ce que je savais, c'est que je ne voulais pas travailler dans un bureau. J'avais besoin de me retrouver dans un atelier avec un côté pratique. Je me suis tournée vers l'ébénisterie pour y trouver l'alliance d'un travail manuel avec l'aspect artistique et créatif".
Un métier passion
Grâce à la Mission Locale, Déborah a réalisé quelques stages en ébénisterie. "Je me suis tout de suite plu dans cet univers. Fabriquer de ses mains du mobilier et imaginer le design de celui-ci me correspondait. Je me suis découvert une passion pour le métier d'ébéniste".
A 21 ans, Déborah a alors souhaité se former. D’abord en CAP au Greta de Reims puis en Brevet des Métiers d’Art à Sablé sur Sarthe. Faute d’entreprise pour l’accueillir en apprentissage, elle se lance alors sur le marché du travail. Elle postule auprès de plusieurs ébénisteries ne souhaitant pas donner suite à sa candidature. Elle enchaîne alors les jobs en alimentaire avant de trouver sa place dans une ébénisterie artisanale spécialisée dans la fabrication de Tiny House. "Cela fait maintenant que je travaille pour l'Atelier des Rêves. Je suis heureuse de travailler pour une petite entreprise. Il n'y a pas de routine, je peux imaginer ce que je vais réaliser, dessiner et participer à toutes les étapes de fabrication. Le bois est une matière vivante que l'on peut travailler facilement de ses mains. Dans l'atelier, le bruit, la poussière, les ongles noirs de peinture et l'amplitude horaire ne me dérangent pas car j'aime mon travail".
Être une femme ébéniste
Déborah est amenée à porter des charges lourdes. "Dans les grosses entreprises, il y a moins de contraintes physiques puisqu'en général, il y a toutes les machines nécessaires. Cependant, dans les petites entreprises avec moins de moyens, il faut trouver des solutions, des alternatives pour que ce soit plus facile. Il existe des techniques pour ne pas se blesser comme porter des pans de charpente à deux pour diviser le poids de la charge".
La jeune ébéniste constate encore des inégalités entre les femmes et les hommes dans les métiers du bâtiment. "En général, les entreprises embauchent davantage les hommes lorsque le métier est physique. Mais depuis 10 ans, je vois le métier évoluer. Les mentalités changent, les anciennes générations sont remplacées par les nouvelles pour qui la notion d'égalité femme et homme est plus évidente. Plus les entreprises vont laisser la place à des femmes, plus la société se rendra compte que ce sont des métiers ouverts à tout le monde", conclut Déborah.
Vous êtes une femme, intéressée par le métier d’ébéniste ? Voici le conseil de Déborah : "Foncez et allez au bout de vos projets car ce métier apporte une entière satisfaction. Il faut avoir conscience que ça peut être plus dur pour vous mais que rien n'est impossible !".